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Photo : Jocelyne Blosser

 

Niederhaslach

Situé dans une vallée confluente de la Bruche, celle de la Hasel, le village de Niederhaslach a une superficie de 695 ha dont 200 ha de forêts.
Son origine remonte à saint Florent (évêque de Strasbourg et successeur de saint Arbogast), moine venu d'Écosse, qui fonda vers la fin du VIe siècle l'abbaye de Haslach.
Le nom "Haslach" provient du cours d'eau la Hasel (Haselbach) dont la première mention connue date de 817 : rivolus hasla, le ruisseau Hasla. Hasla serait d'origine celte "aïs", la montagne, et "lua", l'eau, c'est-à-dire l'eau qui descend de la montagne.
Dans les anciens documents il est uniquement fait mention de "Haslach" sans distinguer Nieder et Oberhaslach.
Le village appartenait à l'évêché de Strasbourg, la cour domaniale relevait de la prévôté d'Ochsenstein.
En 1366, lors de la vente de la vallée de la Bruche par Jean Il de Lichtenberg, évêque 
de Strasbourg, à Jean, comte de Salm, les deux Haslach formaient des villages distincts. 
Dans un autre document de la même époque où l'évêque de Strasbourg fait don d'une 
grande forêt à sept communes de la vallée, Niederhaslach et Oberhaslach forment deux communes différentes.

La commune de Niederhaslach peut s'enorgueillir d'être propriétaire de la collégiale Saint-Florent, l'un des joyaux de l'art gothique en Alsace.
II y a eu à Niederhaslach trois églises.
La première, bâtiment dû à saint Florent, ne devait pas être d'une dimension considérable. De cet édifice ne subsiste aujourd'hui qu'une partie du chœur où reposent les reliques du saint.
Les origines de la deuxième église remontent à 1274. Le 2 juin 1287, un incendie détruisit cette nouvelle construction dont seul le chœur resta intact. Une inscription sur l'un des contre-piliers du chœur rappelle cet incendie : "En l'an 1287, aux nones de juin, l'église fut détruite par les flammes".
La reconstruction fut entreprise sous la direction d'un fils d'Erwin von Steinbach, le plus renommé des constructeurs de la cathédrale de Strasbourg.
La chronique nous rapporte que le maître des travaux tomba de l'échafaudage et mourut à la fleur de l'âge. Sur sa pierre tombale incrustée dans le mur d'une des chapelles latérales on peut lire : "En l'an de grâce 1330 mourut le maître des travaux de cette église, un fils d'Erwin, le célèbre constructeur de la cathédrale de Strasbourg".
Les travaux de la troisième église se terminèrent vers 1385.

Gargouille de la collégiale Saint-Florent

Photo : Jocelyne Blosser

Le chapitre de Haslach et par conséquent le village lui-même connurent plusieurs époques difficiles, notamment lors de la guerre de l'évêque Walter de Geroldseck en 1262, la guerre des Rustauds en 1525 et surtout lors de la guerre de Trente ans qui vit l'arrivée des Suédois de sinistre renommée. 
Le 6 juin 1633, les Suédois, malgré l'intervention du roi de France Louis XIII, mirent le feu à l'église. Les traces de cet incendie sont encore visibles de nos jours et ce n'est que vers la fin du XVlle siècle qu'une restauration put avoir lieu.
L'église n'eut guère à souffrir durant la guerre des Pandours en 1774, ni pendant la Révolution qui amena cependant la disparition du chapitre de Haslach.
Au milieu du XIXe siècle, grâce au dynamisme du curé d'alors, l'abbé Jean Kramer, une nouvelle restauration rendue nécessaire fut dirigée par M. Boeswilwald, architecte des Monuments de France.
L'église fut classée monument historique en 1846. 
La dernière restauration en cours démarra en 1990.
De cette collégiale Saint-Florent, les vitraux, d'une beauté exceptionnelle, méritent une attention toute particulière. Les plus anciens, probablement du Xlle siècle, constituent la grande richesse de l'église.
Le développement urbain s'est longtemps concentré autour de la collégiale puis le long de la Hasel. Par la suite, des industries liées à l'exploitation de la forêt s'installèrent dans le village. Cette industrie du bois fut la seule industrie du village.

Liliane Schmitt

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