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Photo : Jocelyne Blosser

Un si joli vallon...

Au sud de la Bruche, en amont de Gresswiller, un paisible ruisselet serpente entre les racines des Aulnes et des Saules, décrivant d'innombrables petits méandres à l'ombre d'une large ruflette de Balsamines et de Reines des prés.
A l'image du Wurmberg qu'il caresse, il s'agit d'un site exceptionnel, pour l'heure encore préservé, qui incite à la rêverie, chaque fois qu'ils s'y promènent, les  habitants de Gresswiller et de Rosenwiller.
Rêveries qui, malheureusement, pourraient bientôt tourner au cauchemar lorsque les promenades seront "agrémentées" du cortège des nuisances de la porcherie industrielle qu'un habitant de Rosenwiller envisage d'exploiter en amont de la décharge, au milieu du synclinal de la combe de recueillement des eaux, appelée Wolfsgrube.
Un projet qui aurait des conséquences dramatiques pour la faune, la flore et le réseau hydrographique qui naît à l'emplacement même où devrait être érigé le bâtiment principal, au milieu d'une dépression humide colonisée par tout l'éventail
floral typique, rehaussé par la présence d'Orchidées.
Y trouvent également refuge des espèces animales protégées tels le Crapaud vert, le Sonneur à ventre jaune et, plus bas dans le ruisseau, notamment au printemps, une colonie de Salamandres forte d'environ 60 individus.
Sans parler de l'aspect paysager idyllique formant parvis à la nécropole juive, qui serait complètement défiguré !
Pour toutes ces raisons, une intervention auprès du Comité de gestion du bassin Bruche-Mossig, ainsi qu'auprès d'Alsace Nature s'imposait au naturaliste que je suis, fidèle à ses convictions et la conduite dictée par sa conscience.
Une conscience qui fait de plus en plus défaut dans notre société soi-disant évoluée, mais en vérité muselée, transformée en bête de somme industrialisée, idiotisée par l'appel permanent d'une consommation effrénée qui, demain, nous fera tous "crever" par la pollution qu'elle entraîne!
Quel triste héritage nous laisserons à nos enfants...
Que la DDASS ait pu donner son accord à ce projet sans aucune étude d'impact sur l'environnement est assez symptomatique d'un certain dirigisme institutionnel et du poids des considérations économiques dans notre société qui relèguent au second plan l'écologie pourtant garante de notre survie !
Car il ne faut jamais oublier qu'à chaque disparition d'un site naturel, les chances de survie de l'être humain s'amenuisent un peu plus !

18 août 2000  Pour se rendre compte et informer l'opinion publique des risques de pollution du ruisseau qui se jette dans la Bruche à Gresswiller et de la nappe phréatique proche, Marcel Carabin, président du Comité de gestion du bassin Bruche-Mossig et quelques-uns de ses membres se sont rendus sur le terrain, accompagnés d'une équipe de reporters de France 3 Alsace. (Reportage diffusé le soir même au cours du 19-20 heures).
21 août 2000  Deuxième visite du vallon du Wolfsgrube par les membres du Comité de gestion, accompagnés cette fois de Michel GISSY, journaliste aux DNA*, de Mr BAEHR, vice-président du consistoire israélite et d'une vingtaine de riverains hostiles au projet de la porcherie. (*Article paru dans les DNA du 22 août).
26 août 2000  Des habitants de Rosenwiller et de Gresswiller, opposés à ce projet de porcherie, ont placardé des affiches pour informer les populations de ces deux communes.

Contre ce projet de porcherie qui a déjà obtenu l'accord de certaines administrations, le Comité de gestion envisage d'autres actions que toutes les personnes concernées sont vivement invitées à soutenir si elles veulent préserver leur petit coin
de paradis.

Ne dit-on pas que l'union fait la force ? (Affaire à suivre...)

                                                                                                                                            Raymond Roth

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